Résumé partie n°2 le 08 novembre

Ma vengeance est accomplie et maintenant je me sens vide.

D'autant que certaines questions restent en suspens.

Notre petite communauté était donc installée comme elle pouvait à Dale, compte tenu de l'énorme affluence.

Tandis que Joar et Farin installaient leur petite affaire dans cette mégalopole de toile temporaire, j'avais entrepris de fureter alentours... Après tout, j'étais là pour ça : ma vieille amie la vengeance m'avait fait venir ici car Malorn le borgne était supposé s'y trouver.

J'avais traîné toute la journée dans ces répugnantes tavernes crasseuses pleines de braillards en tous genres sans rien trouver. Je questionnait à droite à gauche, comme je le faisais depuis toutes ces années dans l'espoir de trouver une piste pour relancer la traque lorsque je tentai ma chance dans cette taverne temporaire, au beau milieu de cette océan de toile plein de couleur défraîchies.

L'aubergiste fut très intéressé. Mais il me sembla au premier abord qu'il était plus intéressé par mes courbes que par les éventuels renseignements que je cherchais à lui extorquer. Ce porc libidineux me donna toutefois rendez vous le lendemain soir... Bien qu'ayant flairé l'entourloupe, je ne pouvais rien faire d'autre pour le moment, aussi décidai-je rejoindre les deux commerçants de service, histoire de voir où ils en étaient.

Nous partîmes faire une livraison d'un étrange produit pour le chambellan, que Joar lui avait semble-t-il promis, au palais royal, une sorte de potion pour lui permettre d'assouvir certains penchants...

Au retour, alors que nous étions sur le point de faire quelques emplettes malgré la foule, Joar s'aperçut que nous étions suivis... Un petit détour dans une ruelle, suivi d'une manoeuvre hautement tactique nous permit de mettre la main sur deux des individus qui nous suivaient. Grâce à un petit interrogatoire fort courtois (des os qui craquent et une mise à l'air, rien de bien méchant), nous apprîmes qu'ils étaient à la solde de l'aubergiste libidineux. Apparemment, c'est après moi qu'ils en avaient. Apparemment. Mais la suite vint largement compliquer ces évènements bon enfant...

Tout commença alors que je m'apprêtai à acheter deux ou trois babioles. Me sentant observée, je me retournai pour voir clairement, m'observant d'un air goguenard au milieu de la foule des rue... Malorn ! Mon sang ne fit qu'un tour : je me ruai dehors, mais... Mais il avait disparu ! Après une recherche évidemment infructueuse, je me précipitai pour retrouver mes deux marchands, pour trouver Joar tout pâle, désemparé, limite choqué... Il avait entendu une voix, dans sa tête...

Et alors que nous sortions de l'échoppe, nous tombâmes sur une patrouille de gardes, dirigée par... Lazur !

Une parenthèse s'impose. Qui est Lazur ? Il est le frère de Joar, qu'il n'a plus vu depuis des années, lorsqu'il quitta précipitamment Esgaroth, pour fuir ce qui me semble avoir été un chef de gang du nom de Radji. Il a emporté avec lui une sorte de carte au trésor, marquée notamment du chiffre 3, dans le même style que le chiffre 4 que Joar nous à montré, tatoué sur son bras. Il cache généralement ce tatouage, et il a bien raison de le faire, puisque j'ai pu déterminer qu'il ne s'agit pas de chiffres, mais en fait de caractères utilisés dans le langage qu'on ne prononce pas. Une drôle d'histoire, en fin de compte.

Le mystère s'épaissit encore lorsque Lasur ne reconnut pas son propre frère. (si j'ai bien compris, ils faisaient tout deux partie du même gang) Détail frappant : il manque un bras à Lasur, amputé de frais, le même où aurait pu se trouver un tatouage analogue à celui de Joar. (une missive arrivée un peu plus tard, nous appris que l'indifférence de Lazur était feinte : il encourageait son frère à se tenir loin de lui, pour sa propre sécurité...

Mais je m'égare : nous décidâmes d'utiliser Vétis (qui semble en pincer pour Joar, bizarre, les moeurs humains) et son répugnant moutard comme appât, sur une de mes intuitions qui me dit qu'on chercherait à atteindre Joar à travers elle et ce qui devait arriver arriva, elle fut agressée par des malandrins, que nous reconnaissâmes comme étant à la solde de l'aubergiste. Cela entraîna deux choses : leur mort violente et la confirmation de mes soupçons concernant l'aubergiste itinérant et libidineux.

C'en était trop, il fallait agir. Une rapide et discrète perquisition à la mode naine nous amena à trouver un plan grossier de Dale, qui indiquait un endroit vers lequel nous allâmes derechef.

Arrivés sur place, l'immeuble brûlait. Nous entrâmes néanmoins, pour trouver Lazur, visiblement surpris dans son sommeil, aux prises avec deux va-nus-pieds, le crasseux aubergiste métamorphosé en parodie de guerrier et... Malorn ! C'était donc ce sinistre et malfaisant personnage qui se cachait derrière tout ça !

Le combat fut bref mais violent. Les deux manants furent proprement occis, la répugnante parodie de guerrier aubergiste au regard torve fut défaite, et grâce aux talents d'archer de Joar, je pus venir à bout de Malorn.

Lazur est sauvé et les deux frères vont pouvoir se retrouver. Ils auront sans doute bien des choses à se dire. Peut-être en apprendront nous un peu plus sur cette carte marquée au noir parler...

Je serai éternellement reconnaissante à Joar et Farin. Sans eux, Malorn serait encore de ce monde, et moi non. Le mal aurait encore triomphé.

Malheureusement, je n'ai pas pu en savoir plus sur ce funeste jour où je vis mes parents mourir sous mes yeux, leur assassin a emporté tous ses secrets dans la mort. Mais j'irai me recueillir sur leur tombe, pour enfin leur annoncer que tous leurs assassins ont péri à leur tour.

Ce que je vais faire maintenant je l'ignore. J'avais imaginé qu'une fois ma vengeance assouvie, je rejoindrais le monde des elfes, quittant pour toujours tous ces rustres humains, nains et j'en passe... Mais j'ai trouvé des compagnons dignes de mon estime. Et je gage que j'ai encore un rôle à jouer dans notre petite communauté...